Interview de Michel Rivet, membre du Bureau de l’asso LÉVÉNEMENT, au sujet de leur campagne #AchatsResponsables
Vous avez lancé une campagne plus incisive en ce qui concerne les appels d’offres. Pourquoi cette démarche ?
Cette démarche avait été lancée il y a déjà longtemps. À l’époque, nous avions édité « LESSENTIEL », un guide pédagogique rédigé sur les bases d’études initiées dès 2010 et intégralement conçu par les membres de l’Asso.
Il est vrai que notre prise de paroles actuelle est plus percutante, avec la recherche d’un écho plus retentissant. À cela, 2 raisons :
- Les annonceurs mettent en place ou tout au moins revendiquent des démarches RSE très abouties. Alors, il faut éviter les postures. Et cela inclut la relation avec les agences événementielles. Les appels d’offres reposent certes sur une compétition mais nous la souhaitons responsable et éthique.
- Chaque crise est l’occasion de justifier l’érosion du niveau de marge de nos business. Mais soyons clairs, ce n’est pas la crise qui est à la base de notre action du moment. Il faut l’admettre, elle a mis encore un peu plus en lumière les vulnérabilités de notre modèle économique et des relations annonceurs-agences. Alors, c’est le moment de faire bouger les lignes !
Quelles sont vos attentes ?
Nous observons toujours de nombreux appels d’offres qui comportent des cahiers des charges mal ficelés, un nombre disproportionné d’agences mises en compétition, et souvent des délais de réponses improbables.
Répondre à un AO est un investissement conséquent pour les agences qui engagent leur temps, leur savoir-faire, leurs équipes, pour présenter des projets construits, des solutions originales. Sans oublier qu’une part non-négligeable de notre savoir-faire est sous-évaluée car immatérielle.
Les responsables achats sont concentrés sur une mécanique de coûts de production qui n’est pas représentative de l’ensemble des solutions présentées.
Ce que nous souhaitons, ce sont des relations annonceurs-agences fondées sur un partenariat solide, une reconnaissance de la qualité de réponse.
Ceci implique plus de confiance et plus de responsabilisation dans les relations de manière générale.
Concrètement, comment traduire ces attentes ?
Tout simplement :
- Une compétition lancée sur un projet viable et bien calibré en interne
- Un cahier des charges solide et réfléchi
- Un nombre limité d’agences consultées (3 maximum dans l’idéal)
- Un budget annoncé
- Des délivrables raisonnés
- Une transparence et une éthique de toutes les parties prenantes
- Une relation responsable
Et si un appel d’offre est lancé, il faut que l’annonceur aille au bout de cette logique en retenant la meilleure agence, le meilleur projet, et non l’agence avec laquelle il a l’habitude de travailler*.
Comment cette campagne a-t-elle été reçue par les annonceurs ?
La majorité est silencieuse mais pas de généralité ! Le sujet a globalement été bien reçu.
Un bon nombre de nos clients jouent le jeu et tendent à établir des relations saines et justes.
Nous sommes conscients que c’est surtout la pédagogie et le temps qui permettront de déconstruire les mauvais réflexes.
Nous sommes des passionnés. Nous aimons nos métiers et nous aimons nos clients, qui nous donnent l’opportunité de les exercer. Nous avons donc imaginé le « Club d’Excellence » dans le but de créer la rencontre entre agences, annonceurs, prestataires, services achats, communication ou marketing, pour mieux se connaitre en dehors de tout contexte « business ». C’est pour bientôt !
Envie et confiance, voilà nos maître-mots !
Aujourd’hui, comment vont les agences adhérentes à l’Evénement association ?
Nous avons la tête sous l’eau car les effectifs sont réduits et les difficultés pour recruter importantes, mais nous répondons à beaucoup d’appels d’offres et les productions sont nombreuses. Nous avons renoué avec une forte activité.
Les agences adhérentes sont déterminées à se dépasser pour rendre nos métiers attractifs et faire ce que nous savons faire de mieux : des événements.
Pour en savoir plus sur ce sujet, retrouvez l’intégralité de [A]LIVE en replay
*Etude cabinet d’études et de conseil en communication Occurrence – 2011 : 75% des agences sortantes sont reconduites à la suite d’un appel d’offres.